17/08/2011

pétrole : edward burtynsky

Pétrole, le titre d’une exposition de photographie qui se tient en ce moment au Musée Royal d’Ontario à Toronto peut être surprenant. Pétrole. Quel imaginaire lui attacher ? Comment le représenter ?

Les paysages en grand format du photographe canadien Edward Burtynsky jouent sur un effet de surprise où se mêlent éblouissement et peur, séduction et dégoût, pour soulever une question qui préoccupe l’artiste depuis trente ans : que devient la nature face à l’industrialisation ? Quel impact du pétrole sur le paysage ? Ou encore, comment penser le chemin du pétrole ? Avec les prises de vue de Burtynsky, le visiteur s’engage dans un voyage saisissant à travers des champs d’exploitation pétrolière en Californie ou en Alberta au Canada, traverse des plateformes gigantesques d’usines d’automobiles en Chine ou aux Etats-Unis ; et dans une autre section de l’exposition, il se retrouve ensorcelé par la spirale des autoroutes sur cinq ou six niveaux à Los Angeles ou Shanghai, pour s'arrêter vers la sortie devant des « cimetières » de pneus de voitures ou de philtres de pétrole. Tout cela dans des images effrayantes et réussies, lumineuses et sombres, qui font preuve de l'art subtil du photographe. Burtynsky sait jouer avec les contrastes pour tenter de percer des dilemmes essentiels : homme-machine, nature-industrialisation, milieu sauvage-métropole.. 

Dans tous ces paysages, un message toujours en filigrane : protéger la planète. Ne pas oublier, par exemple, qu’une voiture fait un long chemin avant d’arriver à nous..
Burtynsky est ici l’artiste qui nous conduit à réfléchir à ce qui est en marge, à l'invisible. Autant de questions et de réponses en ébullition qui feront peut-être leur chemin..

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