18/06/2011

monumenta 2011 : fiction, corps

Sur trente-cinq mètres de haut, l’œuvre apparaît comme une muraille rouge qu’il est impossible d’embrasser d’un seul regard. Elle demande que l’on s’adosse contre la verrière, que l’on prenne le temps de saisir la silhouette générale. Ceci est voulu par l’artiste Anish Kapoor qui en profite pour poser la question de « l’objet ». Est-ce un objet ? Ce n’en est est pas un. Une fiction ? Un corps ? Sa structure en trois parties habille la Nef du Grand Palais à Paris, suit ses angles, comme si l’œuvre surgissait de l’écrin qui la reçoit. L’échelle elle-même est inhumaine. Elle nous éblouit, nous ébahit par sa taille, sa forme et sa couleur. Cette œuvre remplie de lumière, qui prend des nuances de rouge selon les heures de la journée, domine physiquement le visiteur. Et c'est connu : le corps, le travail sur le corps, sont très importants chez Kapoor. J’entends par là, aussi bien le travail sur la sensorialité du spectateur, que l’état très organique, sexuel, viscéral de l’œuvre. Elle bouge, elle est vivante ; un cœur qui bat, les battements du sang, des veines, une respiration en haleine qui se développe et se rétracte. La couleur, ce rouge sombre, renvoie implicitement au corps, et par extension, à la grande matrice, à l’origine. Tout cela participe d’une expérience de perception, qui cherche un en-deçà du langage..


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire