13/09/2011

13 septembre

Le soir parfois, il m’arrive de lire une page ou deux dans une revue, par curiosité ou ennui. Ce soir, dans la revue Châtelaine, un dossier sur la beauté me donne du fil à retordre, surtout cet article : « Sois grosse et tais-toi », signé par Marc-André Boisvert... Il doit y avoir d’autres comme moi, qui ont du mal à imaginer qu'en Afrique, en Mauritanie, il existe encore de petites filles qui sont gavées pour plaire aux hommes : « Il est nécessaire de passer par là pour trouver un bon mari », dit une femme d’une cinquantaine d’année qui a subi le gavage dans sa jeunesse au prix de la santé ; aujourd'hui, elle souffre de diabète et de troubles cardiaques. 

Cette pratique archaïque fait horreur aux petites de 6 à 10 ans qui doivent vider à peu près dix bols de deux litres de lait de chamelle par jour. Sans oser rechigner, bien entendu ; sous la surveillance d’une femme avec un gros bâton à la main. Difficile de l'imaginer dans notre monde occidental, surtout qu'il s'agit d'un renversement : on souffre pour gagner du poids, pas pour perdre.

Et donc, qu’est-ce qu’on nous dit ? « Le gavage est une pratique dont les origines demeurent incertaines. Elle remonterait à une époque où les pillards étaient nombreux. Plus les femmes étaient grosses, plus c’était difficile de les kidnapper. Leur poids constituait donc une sécurité ». Étrange transmission d'un gage de sécurité qui devient gageure de mariage. « Le déplacement » est grand et sans merci, preuve que les traditions ne lâchent pas facilement sur la transmission. Une telle pratique s'étale sur des siècles et finit  par être une sorte de norme ou de normalité. Reste que malgré tout, la femme, elle, celle qui jaillit dans la petite fille, elle continue de vivre, de grandir, de donner vie… C’est fascinant. 

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