02/02/2011

perfectionnisme et recherche

Il n’est pas rare que dans Affaires universitaires, on tombe sur un article qui nous parle, qui met le doigt sur une pensée flottante qu'on tentait peut-être d’élucider. C'est ainsi que je lis l’article du numéro de février, « Le perfectionnisme nuirait à la productivité en matière de recherche » par Léo Charbonneau, qui dit : selon une étude récente effectuée par Simon Sherry, professeur de psychologie à l’Université Dalhousie, le penchant au perfectionnisme serait un comportement autodestructeur qui ferait des dommages à la carrière d’un professeur. Pourquoi ? Nous en avons déjà idée : les perfectionnistes ont tendance à vouloir accomplir les tâches à la perfection ou à laisser tomber comme s’ils étaient intimidés ou effrayés par la moindre faute. Ceux-ci ne sont satisfaits que si la tâche  a été parfaitement bouclée. Durs contre eux-mêmes, ils aspirent à réussir sans faille en ignorant dans la foulée que la faille, la faillite et l’erreur font partie de notre être humain.

Dans son étude sur le perfectionnisme et la recherche, Simon Sherry et son équipe ont échangé avec 10.000 professeurs du Canada et des États-Unis, parmi lesquels 1258 ont complété un sondage en ligne. Les résultats montrent que plus les sujets sont perfectionnistes, moins ils font publier des articles et des livres. Et il n’est pas étonnant d’apprendre que ces personnes hyper-scrupuleuses sont réticentes à aller chercher de l’aide thérapeutique. S'ils le font, ils se retrouvent dans plusieurs cas à « inconsciemment saboter les étapes du traitement par  des attentes irréalistes ». Or, il n’est pas surprenant non plus qu’on nous rappelle ici que le perfectionnisme est relié à la dépression, à des troubles d’alimentation : anorexie, boulimie, frénésie de trop manger.. De quoi s’interroger et examiner ça et là des habitudes de travail. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire