Je pense à Marguerite Duras lorsque
j’écoute une interview de 1996 avec Jacques Derrida, qui répond aux questions de
Laure Adler sur la télévision, la pensée de la mort,
les signatures autobiographiques de ses textes… Duras, comme Derrida, croyait
aux fantômes, aux morts ; elle pensait qu’ils avaient beaucoup à nous dire, à nous
apprendre. Novembre souvent gris, dont on dit qu’il est le temps du souvenir, de
la remémoration, est peut-être le mois où on croise le plus des signes de l'au-delà ; la présence des disparus se fait présente, ou au moins, on a parfois l'impression.
Ceux qu’on a perdus peuvent-ils encore
nous apprendre à vivre ?, demande Derrida dans cette interview. Je me demande si c’est possible
d’apprendre à vivre. Vivre et le temps passe, chacun apprend à vivre, mais ce
qui persiste à me surprendre c’est que plus on réalise qu’on apprend, plus on
sait que cet apprentissage est incomplète.
« Ceux qui rêvent le jour savent bien
des choses qu’ignorent ceux qui ne rêvent que la nuit », écrivait Edgar
Poe dans Eleonora.
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