15/11/2012

images


Les images, voilà à quoi je veux en venir après ces jours de silence. Nous sommes toutes des personnes très occupées, car les images ne nous quittent jamais. Certains arrivent parfois à tout éteindre dans leur tête. Pas moi. Les images s’empilent dans mon cerveau à côté des nombreux couloirs que je dois emprunter pour me sortir de là. J’ouvre une porte, je marche dans le couloir et me voici dehors, devant la vitrine de la Baie, à regarder un mannequin en tenue festive. Il m’arrive quelquefois d’entrer dans le magasin, de payer une robe en laine beige : je la porterai peut-être comme preuve de ce jour-là. Mais les images avec lesquelles je suis partie ne m’ont pas encore quittée. Il y a surtout cette image des enfants qui jouaient dans la neige avec un traineau samedi matin ; la première neige à Winnipeg. Je sais bien que les images de leurs visages sont placées dans mon cerveau par-dessus quelque chose de plus fou. Et à la fin, je me retrouve avec un sentiment léger de flottement, une sorte d'angoisse, d'incertitude.

Élise Turcotte qui en 1991 écrit Le Bruit des choses vivantes doit en savoir long sur la joie de retrouver les images les plus surprenantes du quotidien. Son attention délicate au monde, à ce qui nous entoure, me rappelle que le bonheur peut se déplier à chaque instant.

Winnipeg, novembre 2012 

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