Pas de nouveau calendrier 2014 accroché au mur. La dernière feuille de décembre est encore là, trace visuelle, visible, d’une année qui n’est pas entièrement close pour moi. Il y a quelques jours, j’ai entendu Jean-Luc Godard dire quelque chose comme : un film devrait avoir un début, un milieu et une fin, mais pas nécessairement dans cet ordre-là. Serait-ce valable pour l'année qui finissait avec le chiffre treize ?
Le film récent Saving Mr. Banks m’a semblé illustrer assez clairement la manière
dont on parvient à transfigurer des événements de notre vie dans un récit, dans
une histoire à la première ou à la troisième personne. Ici, il s’agit de
l’histoire de Mary Poppins. Dans les années 1960, l’auteure de Mary Poppins donc, une Australienne,
arrive à Los Angeles pour négocier avec Walt Disney la mise en film du récit. Le film Saving Mr. Banks qui retrace
cette aventure est doublement réussi : d’une part, il nous montre avec
humour le choc de la rencontre de deux cultures, australienne et américaine ; d’autre part, il nous révèle l’intérieur du
laboratoire d’écriture de Mary Poppins :
le père qui devient le personnage de Mr. Banks, Ms. Travis, l'écrivaine, qui est la petite fille de l'histoire, la tante qui sauve la famille, et qui est Mary Poppins elle-même, la bonne fée… De quoi continuer de croire qu’il n’y a pas d'imaginaire sans « réel », tout
comme le « réel » est parsemé de scènes imaginaires.
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