Palm Sunday. Dans un quartier comme Osborne à Winnipeg, les catholiques vont à
l’église. Tu me dis que l’église italienne est bondée de monde ce dimanche
avant Pâques. Des souvenirs me reviennent, c’est étrange tout de même qu’au
tournant d’une parole des bribes de mon enfance font irruption ici et maintenant. Nous sommes dans la
rue, tu parles, j’écoute, le vent se met à souffler, ta voix s’effrite dans le
bruit que font les voitures qui freinent au feu. Je suis là devant toi, nous
marchons, lentement, puis avec des pas pressés, je te regarde, t’écoute, je
suis là devant toi et à la fois, je suis loin, là où la voix de ma grand-mère devient limpide, vivace.
lilas de La Rochelle, 10 avril 2014
Depuis quelques années déjà, j’ai appris que les analogies entre l’Europe et le Canada ne font que me
remplir d'une étrange sensation de nostalgie. La partie rationnelle de moi « sait » très bien
que j’ai perdu quelque chose et j’ai
gagné autre chose. C’est la règle du jeu, et de la vie, implicitement. Sauf
que cette pensée raisonnée ne parvient pas à dompter
le déferlement des émotions.
À la fin du film Metropolis de
Fritz Lang, le maître de la ville et le patron des ouvriers se serrent la main
en signe de réconciliation entre bourgeois et prolétariat, sous l’aura
de cette phrase désormais célèbre :‘The
heart must be the mediator between brain and hands’. Les dernières notes de
l’orchestre symphonique de Winnipeg qui joue pour accompagner le film (dans un concert à
Centennial Hall), ne sont pas moins festives, majestueuses. Disons qu'ici, l'émotion, le côté coeur parvient à faire alliance avec la raison.
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