11/07/2011

entracte

Changer en joies présentes les douleurs passées est sans doute une des meilleures définitions qu’on puisse donner à l’écriture, à l’activité littéraire en tant que telle… Du reste, n’est-ce pas ce que je tente de faire ici – dans les billets de ce blog qui s'attachent à donner une forme sinon un sens au quotidien ? Quand je raconte un fait, un événement, plusieurs fois, j’entends : « tu devrais écrire cela », comme si, sous prétexte d’inscrire des joies, des drôleries ou des malheurs, celle ou celui qui les écrit n’avait pas vraiment à les vivre… à les subir.

A deux heures du matin en France, recevoir un appel d’une voisine de Toronto qui vous demande comment changer le cartouche de l’imprimante, en tout cas, ce réveil brusque donne un véritable sursaut : cette fille a du courage et de l’angoisse à revendre. Sa précipitation devient aussitôt une trame, sur laquelle je peux broder toutes sortes de variations.

En littérature, les élans, soucis, sursauts, vibrations deviennent des mots, et les mots donnent des histoires, des formes et des idées nouvelles. Songeons à George Sand qui semblait savoir que des ruptures avec Musset allait surgir un autre texte.. lettre, roman, nouvelle. Elle avait l'habitude de dire : « à nouveau désespérés, et à nouveau inspirés ».

Retour à la case de départ : entracte d’un dimanche d’été dans le jardin du Palais Royal à Paris. Comment ne pas vouloir qu’une telle journée de calme et de soleil se prolonge à jamais ? Ce moment demeure la preuve vivante, éclatante qu’il y a un lien intrinsèque entre écriture, sensualité, sérénité. 

Jardin du Palais Royal 

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