22/01/2012

spéculation

Non, le temps ne chavire pas, les saisons continuent à tourner en rond : une nouvelle année chinoise commence, celle du dragon, signe du courage et de la sagesse. Mais elle commence mal. À l’université à Winnipeg, on me fait remarquer que les théâtres ont perdu assez de public depuis que l’équipe de hockey est revenue en ville. Je trouvai la nouvelle triste, mais personne ne dit rien : pour la plupart des collègues, cela semblait vain, ou du moins, ils en donnaient l’impression.

Je commençai à aller au cinéma, par compensation. Dans le détail, la richesse de certains films m’éblouit, comme le récent The Iron Lady dont les images d’une Margaret Thatcher vieillissante et en déclin me donnent encore des sursauts. Oui, il serait tentant de m’abolir au profit du faire rien, d'une léthargie dans la perspective de la fin de l’histoire, avec le détachement que donne aussi l’évidence de la mort : alors comment il semblerait dérisoire cet infime geste d’aller au cinéma ? Pourquoi me soucier de ce qui m’entoure, de ce qui m’arrive, juste ici, maintenant ? Mais le moindre mouvement de mon cœur dément ces scénarios mortifères : l’espoir, l’attente, la colère, l’angoisse affirment la vie contre toute déstabilisation. Et la fuite dans la désespérance n’est en fait qu’un épisode de mon aventure personnelle. 

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