Depuis plus de deux semaines en ce début d’année, c’est
comme si je suis portée par le flot des jours, par des événements, petits ou
plus grands ; je colle presque allégrement à mon temps que je n’ai rien à
en dire. En 2012, sur des pages de ce blogue, je reflétais le souci que j’avais
de la ville de Winnipeg, de son hostilité, du froid des Plaines canadiennes ou de la
chaleur extrême, qui me faisaient violence, mais que je tentais de prendre
comme une épreuve, un test, un lieu qui me poussait un peu plus loin dans mes limites. En 2013, je me
demande : À présent,
qu’écrire ? Parler de moi et non de la ville : je ne la mets plus
trop en question ; le sentiment de révolte que je ressentais il y a un an,
ne fera que me rappeler une évidence : je suis petite face à l’espace géant, face à la marche du monde. Si quelques mois auparavant, j’avais l’ambition d’écrire avec
une certaine régularité sur la ville de Winnipeg, aujourd’hui j’imagine
d’autres projets d’écriture. L’impression d’échec que m’a donnée
l’impossibilité de pénétrer le secret de Winnipeg (comment les gens
font-ils pour supporter le long hiver ? ou encore, comment faire pour y être heureux ?) m’a aussi donné, je crois, du recul par
rapport à ma récente expérience et mon désir de la sauver avec des mots : désormais, il m'apparaît possible et nécessaire de retourner aux livres, à la littérature, philosophie…à d'autres espaces.
Une expérience, ce n’est pas une série
de faits et je n’ai pas le cœur à composer une chronique. Je sors trop peu ces
jours-ci pour avoir des sujets d’écriture. C’est peut-être le moment d’imaginer, d'inventer, fabuler, inscrire ce qui est dans le tissu d’un objet imaginaire, habiller le quotidien dans des mots qui trahissent la « vraie vie », qui s’en
éloignent et cherchent des manières nouvelles de dire. Le titre du blogue me saute
soudain aux yeux : « brèves fictions ». Pourquoi pas ?
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