Pourtant Toronto n’est
plus Toronto sans toi. Un an demain depuis que tu n’es plus avec nous. Tes amis
restés torontois s’en échappent à la première occasion pour pouvoir respirer... au
cottage country, comme on dit. La
chaleur étouffante de juillet fait fondre les trottoirs de Bloor Street. L’école
qui porte désormais ton nom ferme deux mois pour les vacances
d’été. Reste alors le large, la mer, le grand vent, les couleurs mouvantes du
ciel avant l’orage, les bancs de Queen’s Park, là où se refugient des paumés
sans racines, des corps errants à la recherche d’un nouveau commencement.
Dans la
représentation que je me fais du quartier de l’Annexe dans le quotidien, malgré
le calme et une certaine sérénité que donne la richesse des maisons
victoriennes, rien, absolument rien ne peut calmer mon angoisse quand je marche
sur Madison Street, ce lieu tant familier où je perds mon âme. Aucune poétique ne peut être rattachée à cette rue entre
Bloor et Dupont, à ses façades que je connais par cœur, à ses arbres
centenaires, à ses jardins à l’anglaise, aucun rêve sinon celui de la fuir à
jamais.
Pauvre rue, pauvre souvenir qui continue à défiler gris sous la pluie… Pourrais-je jamais changer
ton image ?
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