Cette nuit-là, sous la chaleur
torride, pesante de juillet, quelques gouttelettes plates d’une pluie furieuse
s’étalèrent brusquement sur les visages des jeunes assis sur la pelouse. Le
groupe lourd se mit alors à remuer. L’ondée froide, escortée des vents
mugissants et aigus de l’été, força l’amas humain à se mouvoir rapidement afin
d’éviter de se trouver à nouveau trempé. Il y eut des cris, de la bousculade.
Certains corps se détachèrent bien vite du groupe en courant lourdement et allèrent
se mettre à l’abri devant la porte d’une maison qui offrait une petite véranda.
Dans la bousculade, des jambes, des bras fuyaient en s’ébrouant, des poids se
dirigeaient en direction de l’abri. On entendit le bruit sec de l’escalier en
bois craquer. L’agglomérat qui faisait la fête il y a quelques instants se
défit prestement, chacun tentant de trouver refuge dans un coin, sous un auvent
à moitié éventré ou sous une fenêtre où l’odeur de poussière persistait âcre,
forte, malgré la pluie incessante.
La pelouse fut désertée.
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