Le temps
apaise la mélancolie, dit-on, et puisque l’idée se vérifie, nous nous imaginons
que c’est le temps qui passe, et qui apaise l’humeur noire, comme si la tristesse
diminuait avec la distance à l’instar de la pointe d’une montagne qui se perd
dans les nuages ; or c’est bien plutôt l’endurcissement de notre sensibilité, l’épaississement
de notre peau qui nous rend peu à peu indifférents ; ce manteau de cuir qui nous
sépare désormais de l’intolérable malaise.
L’été s’en
va et avec lui, les images de paysages de la campagne manitobaine s’estompent, se perdent dans le brouillard de ma mémoire.
De loin
et de proche, imaginer l’hiver à Winnipeg me donne une sensation presque
palpable de froid. La musique chaude, méditerranéenne, dans ce café, n’y peut
rien.
vues du Manitoba
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