Habiter
dans une ville au centre du Canada, qu’on dit isolée et assez rude, c’est se dessaisir en permanence de toute tentation de s’installer, c’est laisser parler
cette voix, disons, poétique de l’ailleurs, du lointain, du neutre, bref, ce que
Régine Robin - et d'autres - appelle le hors-lieu.
Paroles
nomades, inadaptations, transhumances, peut-être un peu de vague à l’âme, la
nostalgie du trottoir mouillé de Paris au petit matin autrefois, vers la Seine.
Mais oui. Et Winnipeg, dans tout cela, un nouveau départ, un ailleurs, un « autre »,
l’inquiétante étrangeté angoissante, le lieu pour penser les morceaux épars de
ma vie, pour mettre sur papier ce qui m’apparaît parfois comme un désastre
obscur.
Y a-t-il
encore moyen d’être reconnaissante envers les mots ?
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