Salle
comble à Winnipeg pour la première du ballet The Handmaid’s Tale, inspiré par le récit célèbre de Margaret Atwood. L’écrivaine
est présente au pre-show talk pour
mettre en contexte l’histoire : elle a écrit le livre à Berlin en 1984-85,
sous le régime communiste donc, sans imaginer que cinq ans après le Mur allait
tomber. Il y a une idée qui l'a marquée dans ce séjour en Europe, et qu'elle a travaillée en profondeur dans son récit : que les régimes totalitaires ou communistes ne durent pas à jamais. Ils sont des mécanismes précaires qui finissent par tomber.
En bref, l'histoire de The Handmaid's Tale a lieu en 1946, à la fin de la Seconde Guerre, dans une
société anonyme où la femme se bat pour se libérer de l’emprise patriarcale d’un monde
mené par des hommes. La danse, la grâce du mouvement, le décor ingénieux de spectacle de théâtre – ce décor reste le même du début à la fin,
mais l’intégration des vidéos, les lumières, les costumes militaires des hommes
ou les uniformes des femmes qui travaillent à l’usine – la performance dans son ensemble nous livre une
narration fragmentée et unitaire de première classe. On voit défiler sur scène la vie d’une femme du
vingtième siècle dans un pays totalitaire. Cela pourrait se passer en Allemagne,
en Russie ou en Chine… ou ailleurs sur cette planète. La chorégraphe new-yorkaise Lila York a
réussi son coup : un spectacle de ballet féérique qui vous laisse rêveur et
pensif par-delà la danse et la musique. Lila York avoue avoir
travaillé sur ce projet pendant une dizaine d’année. Je ne suis pas la seule, je crois, à dire que cela a valu la peine. On aurait envie de voir la suite.
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