Quand je sors du
cinéma à dix-sept heures, l’air est lourd ; un grand silence dans les
rues. Sur une affiche, je lis : « 173.496 Manitobains ont été diagnostiqués d’une
maladie mentale. Que faire ? ». Impression de flottement ; le temps
n’a plus de valeur, et pourtant dans ma tête, défilent des mots, des phrases.
Aujourd’hui, le
principe de précaution est une sorte de norme. On « lutte » contre le
risque. Il faut se prémunir contre les accidents climatiques, le terrorisme,
les revendications sociales, les maladies… Mais que signifie risquer sa vie ?
Peut-être prendre un autre type de risque : la passion, le rêve, le rire,
la liberté, l’infidélité, le risque de perdre du temps, quitter la famille, être
en suspens, ne pas être mort, décevoir, penser… Car le risque ne se loge pas
nécessairement où l’on attend. Et l’inespéré est sans doute ce qui le définit
le mieux.
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