Je me souviens qu’il
m’avait dit qu’on peut vivre avec une certaine douceur un présent tout entouré
de menaces et de laideur ; je n’oublie rien de la guerre qui balaie le monde, rien de la séparation ou de la mort, parfois j’ai cette
impression que l’avenir est barré, et pourtant rien ne peut effacer la
tendresse et la lumière d’un paysage réel ou imaginé ; la pensée que je
découvre dans un livre, comme si j’étais envahie par un sens qui se suffit à
lui-même, qui n’entre dans aucune histoire, arraché à sa propre histoire,
totalement désintéressé soudain.
L’après-midi, j’écoute
la radio. Les informations sont sombres. On essaie de masquer les tueries en
Syrie. Je reste accablée un long moment devant cet horizon indécis, chargé. Une lumière plaisante passe par la fenêtre. J’y reconnais quelque chose
du calme de la campagne malgré tout, ses clochers gris et trapus.
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