16/04/2012

la voix

Je dis ceci : dans l’émerveillement de la rencontre et longtemps après, il y a la voix. Sa voix. La façon de dire entièrement le mot, la façon d’aller chercher le mot, de trouver le mot juste, le mot vrai, de laisser le mot arriver jusqu’à la bouche en passant par le silence de la pensée.

Je l’entends dans un enregistrement à la radio, Marguerite Duras. J’entends quelque chose ; je vois quelque chose. Plus loin, je pense à la voix de Daniel Sibony le deux du nouvel an sur France Musique, et je me dis qu’il n’y a pas de séparation entre la voix de tous les jours, la voix de la parole courante, disons-le comme ça, et la voix qui est en train de penser, d’écrire, la voix qui essaie de voir quelque chose, de dire une idée difficile, qui tente à chaque instant d’être, d’être dans une sorte de vérité qui passe par le corps. C’est une tension, parfois une lutte, et c’est surtout une grâce. Quand Sibony parle, il semble inventer le mot ; ce sont des mots simples, parfois des mots de tous les jours qui se renouvellent comme s’il fallait cette banalité pour accéder à la grâce du mot, de la phrase, du dire en acte.
À la prière de dire.

Pourtant qui dit n’entend pas toujours.
Aujourd’hui, mine de rien, elle me demande pourquoi parmi les Juifs il y a peu de sportifs de performance..

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