22/04/2012

de la transmission

Je n’aurais pas pensé à « notre ère comme celle de l’information et de la communication » si je n’avais pas passé au moins quatre heures les deux dernières semaines à écouter les quatre candidats au poste de doyen de la Faculté des Arts dans une université canadienne. Chacun des deux hommes et deux femmes qui se sont présentés, a insisté sur l’importance de la communication à différents niveaux (entre administrateurs, professeurs, étudiants, communauté etc), mais jamais le mot transmission n’a été prononcé. Pourquoi ? C’est comme si en valorisant les échanges et l’acquisition du savoir, notre époque semble avoir perdu en chemin la question des contenus, du sens. Chose paradoxale puisque d’autre part, il est assez facile d’observer aujourd’hui un désir intense de conserver un passé par des projets de restauration des œuvres d’art, par exemple ; ou de rappeler un patrimoine lors des conférences qui tentent de faire connaître « aux jeunes » l’histoire d’une ville, d'une ethnie etc. Pourtant ces initiatives diverses d’arracher à l’oubli des créations de l’homme et de l'histoire, ne semblent pas tenir si on ne parvient pas à transmettre aussi « le sens » de ce passé dans un contexte. Toujours en écoutant ces conférences, je suis arrivée à me dire que l’engouement pour l’acquisition de l’information ne cesse de mettre en crise la transmission des idées, la naissance des pensées sans lesquelles la conservation matérielle et « le savoir » théorique seraient vains. Pourtant, comment mesurer si une transmission « se fait » ? Ou encore, par où reconnaître qu’elle continue de s’enchaîner, de passer d’une génération à l’autre ? C’est peut-être une sorte de pari que l’on fait sachant que c’est à quelqu’un d’autre de le tenir.

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