J’écris sur cette page pour que quelque
chose du temps des fêtes reste : des mots, une photo, le titre d’un film,
des gestes de tous les jours comme prendre un café ou casser un œuf pour faire
une crème à gâteau – pas n’importe quel œuf, mais un spécial sur lequel
c’est marqué joyeux Noël au-dessus de la date d'expiration. Quelle
idée d’écrire joyeux Noël sur un
œuf justement ? J’avoue qu'en ouvrant la boîte, la vue m’a surprise, même amusée un peu : douze oeufs alignés, chacun portant la formule connue. Je me disais que celle ou celui qui avait proposé cette manière de faire
des vœux devait avoir un désir secret de s’immiscer jusque dans ma cuisine, voire mon assiette, lit-té-ra-le-ment ! Joli, non ?
Peu de temps après l’œuf souhaitant joyeux Noël, nous avons réalisé que la saison des fêtes est assez mélancolique, malgré la joie qu'on nous sert un peu partout : radio, télé, revues de décorations intérieures, de mode, de cuisine, tout semble fait pour créer une ambiance festive et joyeuse. Mais au fond, tout est aussi fait pour que des souvenirs
nous reviennent en vrac, des images des Noëls d’autrefois en grande
famille, les joies de l’enfance surtout, ce qui ne nous épargne pas un sentiment de nostalgie. L'enfance n'est plus là et depuis longtemps ; les parents, les grands-parents sont loin ou disparus... le temps est irréversible, on le sait. Si on choisit de raconter des souvenirs, il nous arrive parfois de devoir nous arrêter parce que l'émotion nous brouille les mots, les phrases, le fil de la pensée ; qu’on le veuille ou
non, la nostalgie se mêle de ces récits. C'est là, je crois, qu'on se surprend à invoquer la magie des fêtes, la force qu'elles ont de nous téléporter ailleurs, dans ce passé imaginaire où on
était tous assis autour d’une table à Noël : le temps des rires et de l'insouciance.
C’est toujours
la même sérénade : Adina, à quoi penses-tu ? Oui, à quoi je pense ?
Stop ! Il faut que je bouge, midi sonne, je ne vais pas rester en pyjama et faire des ronds dans l'eau: plutôt dans la neige!
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