Il ne pouvait y avoir qu'un
Français pour inventer la bûche
de Noël. Après le foie gras, le plateau de fromages, la tarte Tatin, il
manquait la crème au beurre roulée dans un tapis de pâte moelleuse à parfums variés : vanille, café, chocolat, cannelle... A l'origine – je viens de le lire
dans un texte de Lévi-Strauss de 1956 – la tradition voulait qu'on apporte un
véritable morceau de bois à flamber au
solstice d'hiver. Cette bûche arrosée de sel ou de vin, était bénie par le père
de famille et ses
cendres conservées pour fertiliser la terre
et protéger la maison contre la foudre. De ce cérémonial disparu à la fin du
XIXe siècle, un pâtissier français inconnu a eu l'idée, en 1945, de transformer
l'ancienne coutume en gâteau de Noël. Le biscuit roulé devient alors le
meilleur moyen d'imiter les
nervures du bois, la crème au chocolat ou à la vanille remplaçant la confiture.
Je ne pensais pas passer la journée à l’intérieur, mais le roman de Linda
Lê, Lame de fond, et des textes brefs
que j’avais gardés en réserve pour les lire à un moment donné,
ont fini par me retenir assise pendant quelques bonnes heures. Entre musique à la radio et des souvenirs pas toujours invités, j'ai essayé de mon mieux de faire le vide... Je voudrais tellement que Lou n’accuse pas Una de
lui avoir volé Van et qu’elle traîne cette culpabilité pendant sept ans. Je
voudrais tellement qu’un nouveau jour se lève et que je termine le roman, tout
en conservant le souvenir de Lou. Je referme ce cahier, le rouvrirai-je demain ?
Peut-être que je ne dois plus ruminer. Pourvu que je dorme comme une bûche
jusqu’à demain à midi !
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