L’autre jour vers midi, je suis
entrée dans le restaurant Deer and Almond
avec la joie de retrouver un endroit chaleureux, qui m’a laissé une bonne
impression les deux ou trois fois où je me suis arrêtée pour déjeuner. Laura
était déjà là, assise à une table près des grandes fenêtres avec
vue sur la rue Princess. En face, de l’autre côté de la rue,
sur la vitre d’une boutique d’art fermée, plutôt laissée à l’abandon, on
pouvait lire ces trois mots : Creativity is courage. Simple et évident, vous direz. Pourtant de voir cette ligne surgir et s'inviter dans notre regard et notre pensée, j'avoue que cette rencontre inopinée nous a fait parler.. Cocasse rappel que notre sensibilité aux mots est toujours là.
princess street, winnipeg
Le film américain récent The Butler par Lee Daniels pourrait vous
faire pleurer. Je ne crois pas avoir été la seule à essuyer des larmes à la
fin. Pendant les deux heures du film, suivre la vie du Butler de la Maison Blanche pendant au
moins quatre régimes politiques au vingtième siècle – à commencer avec le président Eisenhower jusqu’à
l’élection de Barack Obama – impossible de rester indifférent. Un seul homme, le personnage du Butler, semble
incarner tant de grands moments de l’histoire moderne et contemporaine des États-Unis. Chronologiquement, l’action du film démarre en 1926 et se termine en
2008. On pourrait imaginer une grande fresque d’événements et de tournants personnels et
collectifs : les plantations de coton où les Noirs travaillent pour les
Blancs, l’esclavage, la discrimination, les réformes de J.F. Kennedy pour les droits
des tous les citoyens et son assassinat, le klu kluk klan, la haine et la
passion dans la vie et dans la politique, la fidélité et le sacrifice, la famille, les enfants, l’engagement pour transmettre des valeurs aux jeunes... La condition humaine en sa pluralité, simplement.
Après tout, le film est peut-être touchant, car il s’agit surtout de moments de l'histoire récente. Récente et
éloignée pour moi, puisque le film m'a fait penser aux cours d’histoire que
je prenais au lycée, il y a bientôt quinze ans. Souvenir ou madeleine de
Proust ?
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