Décembre, lumières blanches en forme
de sapin au long de Bloor Street, beauté étincelante d’un quartier bourgeois de
Toronto à la saison des fêtes. Ce panorama me rappelle une rue analogue à
Paris… un soir pluvieux il y a quelques années, toujours en décembre, le
boulevard décoré de lumières en coupes de champagne. Au premier regard, j’ai
trouvé l’idée assez curieuse… coupes de champagne ou sapins la tête en bas ?
Pendant que je marche, mon regard
parcourt les vitrines des boutiques de marque, les unes plus galantes que les
autres, et mon esprit reste accroché au film que je viens de voir : Inside Llewyn Davis, le dernier des
frères Coen. Là, je crois que je tente de voir un peu pourquoi
l’histoire m’a émue. Il n’y a pas de véritable trame narrative,
la caméra suit une semaine dans la vie du chanteur folk Llewyn Davis. Mais de
fil en aiguille, sa vie se déploie comme extraordinaire par les petits
riens qui l’animent, l’activent et la portent : obstacles, incidents,
espoirs, aventures… une vie qui se cherche et qui cherche à donner sens aux expériences
de tous les jours. Gros plan sur la musique folk avec ses teintes
mélancoliques, la musique qui unit les hauts et les bas du
quotidien du personnage.
If I had wings,
la chanson première et dernière du film est suggestive pour les rêves de Llewyn
Davis, musicien sans sous mais avec du talent, qui vit de rien mais qui ne cesse
de rêver. Puis, il y a le panorama de New York et de Chicago en 1961, et l’ambiance
feutrée des bars à musique folk. Il ne manque les amitiés, l’amour, les rencontres, l’espoir et désespoir. Et le chat sans sourire du professeur de Llewyn, qu'il a promis de garder ; et de temps à autre, un sourire
sans chat. Au long du film, on a beau chercher une fée Clochette qui touche
quelque chose de sa baguette magique et le transforme en autre chose… Il n’y en
a pas. Le film nous plonge dans la vie, simplement, et nous laisse avec cette
chanson dans la tête… If I had wings. Ce n'est pas rien.
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