Il est des jours où une image reste avec
moi pendant des heures, suffisamment pour me paraître obsédante, énervante
même. C’est ce qui m’arrive aujourd’hui avec la photo étrange, stupéfiante d’Amélie
Nothomb que j’ai vue dans le dernier Paris Match - regard mystérieux, sourire, lèvres rouges, plumes bleues, cette photo tourne dans ma tête et me rappelle une question
que je m’étais déjà posée : comment fait-elle, Amélie Nothomb, pour « écrire sans
interruption » dès 4 heures du matin ? Tous les jours, dit-elle. Religieusement.
« Une seule fois, je me suis accordé
un moment de liberté. C’était un dimanche matin de septembre 1997, j’étais
épuisée et j’avais décidée de rester tranquillement à lire. Cela a été l’enfer,
j’ai eu l’impression de régresser à l’âge de 13 ans, au pic de l’horreur
pubertaire, de replonger dans le néant absolu ». Sachant qu’à la rentrée, elle publiera son 21e
roman, Barbe bleue, je lui donne raison. Ne
jamais s’arrêter d’écrire semble être le secret de son inspiration : « j’ai la plaie toujours ouverte. Comme si
j’étais en transe. Quand on s’arrête, cela cicatrise. C’est pour cela que je ne me suis jamais interrompue ».
Pour avoir lu quelques-uns de ses romans, parfois j'ai le sentiment que Nothomb écrit le même livre, et c'est un peu décevant : intrigue
déconcertante, ambiance gothique où il y a de la rencontre, de l’amour, du
meurtre, du mythe réinventé…. Pourtant cet automne, si j’ai l’occasion, je crois
que je n'hésiterai pas de lire son dernier. Par curiosité, sinon pour me changer les idées des livres
épais, sérieux, lourds de questions lourdes… parfois trop.
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