Je suis entrée dans la bibliothèque du
musée pour chercher un lieu tranquille où lire. À droite, près de la fenêtre, une photo grandeur nature de Harriet Tubman, une
femme noire au regard grave, vêtu d'une robe longue comme au XIXe
siècle. C’est l’affiche d’une exposition : Sur la route de l’Etoile du nord. Harriet Tubman et le chemin de fer
clandestin.
Me tournant vers une vitrine où il y a un tableau et deux gravures, je lis : « Femme
déterminée et courageuse, Harriet Tubman est l’un des ‘chefs de train’ les
mieux connus du chemin de fer clandestin.
Née
Aramita « Minty » Ross, de parents esclaves, en 1822, dans l’Etat de
Maryland, aux Etats-Unis, Harriet travailla comme esclave pour son
propriétaire, Edward Brodess, ainsi que pour d’autres de la région. En 1844,
elle épousa John Tubman, un Noir affranchi, et prit alors le nom de Harriet Tubman.
Harriet
échappa à sa condition d’esclave en 1849, mais retourna au Maryland, au moins
13 fois pour y libérer d’autres esclaves. Elle conduisit elle-même de 70 à 80
d’entre eux à la liberté et fournit des consignes précises à une cinquantaine
d’autres pour permettre leur évasion. Elle vécut à St. Catherines, dans le
Canada-Ouest (Ontario), de 1856-1861 avant de retourner aux Etats-Unis. Elle
participa ainsi à la guerre de Sécession et au mouvement pour l’obtention du
droit de vote des femmes. Par la suite, elle ouvrit une résidence pour les
Noirs américains malades et âgés. Elle mourut en 1913 ».
Que pourrais-je dire sur cette vie, qui
ne soit pas cliché ou déjà-dit, déjà-pensé ? Qui soit plus intéressant que mon
regard du XXIe siècle qui s’attendrit devant un épisode horrible de
l’histoire des Etats-Unis ?
Je continue de lire : « Le chemin de fer clandestin n’était
pas vraiment une société ferroviaire. Il s’agissait plutôt d’un réseau de gens
et de refuges secrets qui permettaient à des esclaves de s’évader et de monter
au Nord. Des années 1830 jusqu’au début des années 1860, les membres actifs de
ce chemin de fer guidèrent des esclaves depuis les États du Sud, où l’esclavage
était légal, aux États libres du Nord. Parfois, les esclaves se rendaient
jusqu’en Amérique du Nord britannique, l’actuel Canada. Le réseau fonctionnait
grâce à des affranchis noirs, comme Harriet Tubman, ainsi qu’à des Blancs
sympathiques à leur cause. Ces gens protégeaient les esclaves contre les
autorités et leur offraient de la nourriture, des vêtements et un abri ».
Ce qu’ils ont vécu, ces esclaves, semble
difficile à raconter. Leur misère pourrait me faire honte ; la photo de
Harriet Tubman dans sa robe sombre, montrée sur le mur… Tout cela pourrait me
mettre sur mes gardes, me faire me méfier de penser que les horreurs se sont passées seulement dans la vieille Europe.
Sortant de la bibliothèque, je lis ces derniers mots : « En 1865, la fin de la guerre de Sécession aux Etats-Unis marque l'abolition de l'esclavage pour l'ensemble du pays. C'était il y a 147 ans... ».
Sortant de la bibliothèque, je lis ces derniers mots : « En 1865, la fin de la guerre de Sécession aux Etats-Unis marque l'abolition de l'esclavage pour l'ensemble du pays. C'était il y a 147 ans... ».
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