Que faire des journées lumineuses,
splendides, et presque linéaires à Winnipeg ? C’est la question que je me suis
posée hier en marchant sur l’avenue Portage sous un soleil doux qui me donnait
l’impression d’être dans une ville inconnue, un peu mystérieuse, dont j’avais
envie de découvrir les secrets. Un passant est apparu, puis disparu, lorsque je
suis restée avec mes pensées dans une sorte de lenteur où je faisais l'effort de mettre
des mots sur ce qui me passait par la tête... « J’ai
vu le film On the Road hier soir. Et
alors ? ...j’ai trouvé les années cinquante aux Etats-Unis
passionnantes… ces trois amis fous de désir pour la vie, avides d’amour, de
sorties et d’écriture, voyageurs fervents, sans cesse sur la route. Que dire de leur envie de sillonner
ce vaste pays d’un bout à l’autre, de l’est à l’ouest, du nord au sud, de New
York à San Francisco, de Denver jusqu’à la frontière avec le Mexique… ? Petite ou grande folie ? Vivre et écrire, écrire et vivre, découvrir, être curieux et noter ce qu'on voit, ce qu'on vit, quel projet plus ambitieux à une époque d'après-guerre où l'écriture se veut un moyen d'inscrire l'intensité de la vie et de penser des plaies de toutes sortes ? Vous vous
rappelez peut-être : On the Road c’est
une myriade d'histoires de rencontres et de promesses de faire de la
littérature. On pourrait le résumer simplement : écrire le roman On the Road en direct et raconter le sillage de cette écriture. À la fin, je ne suis pas la seule, je
crois, à se dire en sortant du cinéma que je lirai le roman de Jack
Kerouac ».
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