22/02/2014

conversation


Fugitives, les images suivantes montrent des passagers qui arrivent à l’aéroport de Winnipeg, la plupart habillés en vêtements assez légers comme s’ils venaient d’un lieu chaud. Sans bien savoir pourquoi, je suis accablée par l’idée du choc que ces gens vont ressentir quand ils mettront le nez dehors, où il vente et l’air frigorifié est à -20. Vers la sortie, par une fenêtre, à travers l’haïssable neige glaciale, je vois tracés en lettres vertes et jaunes sur le bâtiment d’en face, les mots Enterprise, Avis, Hertz, Reserved Parking... Personne ne traverse la rue pour aller dans cette direction-là. Peut-être, ces compagnies de location de voiture ne sont plus ouvertes. Cette pensée d’une ville amortie, engloutie par l’hiver, me donne envie de mourir. C’est qui d’abord, qui a inventé tous ces noms… Enterprise, Avis… ? D’où viennent ces gens qui vivent ici ? Pourquoi traverse-t-on l’océan ? Ou peut-être qu’ils sont simplement nés ici ? Pourquoi fait-on quoi que ce soit ? Oh, les beaux jours… Vous êtes venue, vous, chercher l’inspiration d’une vie nouvelle à Toronto ? Je vous le demande parce que je vous vois arriver à Winnipeg. Que peut espérer vivre par -40 une femme dans une ville de la Plaine, dont les plaines ne se laissent même pas approcher ? Puisqu’elles sont sous la neige plus de six mois..

Dans mon for intérieur, je suis sur le point d’éclater en sanglots.



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