Les fleurs de glace sur la fenêtre
ont disparu, signe que le jour s’annonce un peu plus doux. Selon la météo, les
températures ont remonté d’une dizaine de degré : du -30 à -18. Soudain,
l’aube me semble plus alerte, plus lumineuse peut-être, au point que
j’imagine l'arrivée du printemps. Et quand je pense au
coucher de soleil de l’autre soir, l’illusion de la saison qui changerait me devient presque palpable.
Quelques heures plus tard, je suis
en train de terminer un livre d’une centaine de pages, intitulé Un père (1994). L’auteure est Sybille Lacan, la troisième fille de Jacques Lacan,
née du premier mariage du psychanalyste avec Malou Blondin. Sur la dernière
page, elle cite un extrait de son journal d’octobre 1981, requiem pour le père :
« lumière. le léger martellement des pas. dans la troupe, des enfants, des
fleurs, le chemin doucement monte vers le cimetière. image fixe et en
mouvement. c’est là que j’ai pleuré : enfermée dans un cercueil la mort
palpable encore est pour la dernière fois confrontée aux couleurs, air mouvant,
horizons verdoyants des collines, palpitation du monde » (p. 103).
Ailleurs, dans un autre espace, surgit pour moi la mélodie mélancolique du Requiem for Larissa de Valentin
Silvestrov.
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