Je me suis fait cette idée que la ville où j’habite et une ville sans nom où je crois que j’aimerais vivre me disent quelque chose sur moi… qui je suis, qui j’aimerais être, que faire de ma vie etc. D’une part, Winnipeg me tient accrochée à un certain mystère, à une attente indéfinie, comme si la ville détenait quelque vérité (sur moi?), que je n’ai pas encore découverte. D’autre part, la ville où je me dis que je voudrais vivre un jour reste floue, mystérieuse, impossible à localiser avec précision.
Pour parler de la ville imaginée par
des artistes, l’autre jour, je feuilletais le catalogue de l’exposition My Winnipeg, qui avait eu lieu à la
Maison Route à Paris pendant l’été 2012. Certaines œuvres de cette exposition
avaient été montrées à la galerie Plug-In ICA à Winnipeg en 2013. C’est à ce
moment-là que je réalisais pour de vrai que j’habitais à Winnipeg, cette
ville éloignée que j’avais trouvée gothique, effrayante même, lors de ma visite rapide à l’expo de Paris. Dans ce catalogue donc, je lis :
La théorie de « l’inconscient gothique », développée par la
commissaire indépendante Sigrid Dahle, part de l’idée que Winnipeg est une
ville hantée par les fantômes de son passé social douloureux. Il y a dans ce
passé (entre autres épisodes) le génocide des peuples des Premières nations, la
spoliation des Métis, les terribles épreuves rencontrées par les immigrés
islandais qui fondèrent la république de Gimli au nord de Winnipeg, l’arrivée
des mennonites russes fuyant les persécutions et des rescapés de l’holocauste à
la recherche d’une terre d’asile, l’exploitation des immigrés européens et
asiatiques pauvres qui aboutira à la grève générale de Winnipeg en 1919 et le
combat titanesque des femmes pour devenir des citoyennes à part entière. (p. 38)
Fin abrupte de paragraphe.
J’ai lu, relu, je me suis arrêtée et relu une dernière fois.
J’ai lu, relu, je me suis arrêtée et relu une dernière fois.
Deux jours plus tard, j’avoue que
ces phrases sont encore présentes dans mon esprit. Cocasse imbrication de faits et de malheurs. Quel sens leur donner par
rapport à mon histoire ?
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