06/10/2011

poésie

Depuis un moment, le jeudi rime pour moi avec Le Monde des livres que je lis avec un certain plaisir. Ce matin, c’est de la poésie qu’il s’agit, et ce n’est pas un hasard, parce qu’on annonce le Prix Nobel de littérature qui va cette année au poète suédois Tomas Tranströmer. Si à la même époque en 2008, Le Clézio recevait le Nobel de littérature et certains se retrouvaient alors contrariés de ne pas connaître cet auteur, je suis curieuse d’entendre quelle réaction aujourd'hui devant le nom de Tranströmer, dont j’avoue n’avoir pas lu une seule ligne. Je me dis que c’est l’occasion d’aller chercher, lire, voir en quoi cette poésie est « sobre et moderne », selon les critiques. 

Pourtant, c’est un autre poète qui a attiré mon attention dans ce numéro du Monde des livres : le Mauricien Malcolm de Chazal. Connaissant Le Clézio attaché à l’île Maurice, je ne suis pas surprise de lire un article signé par lui sur le poète. Le Clézio livre un texte précis et saisissant qui donne envie de découvrir plus loin l’œuvre et l’homme Chazal, son rapport aux femmes, à la politique, à la langue ; envie de lire le recueil Sens-Plastique, et les deux essais qui viennent de paraître. Ensuite, il y a Ananda Devi, écrivaine mauricienne elle-même, qui donne une entrevue sur Chazal. Dans une veine plus personnelle, elle évoque le poète qu’elle a découvert à 17 ans, et qui a compté pour elle comme maître à penser.

J’aime l’idée de l’écrivain qui  écrit sur un poète, Le Clézio et Ananda Devi qui parlent de Chazal, cela m’évoque l’idée « d’une communauté d’âme et d’esprit », comme dirait Barthes, un lien qui brise quelque peu la solitude et l’imcompréhension. Après tout, rappeler ceux qui ont compté pour nous c'est rappeler qu’on n’est pas seuls dans la vie et la création. Puis, il y a cette complicité inouïe, parfois inavouable, des ceux qui partagent un lieu natal, ceux dont l’imaginaire est lié par les mêmes paysages, par la sonorité d’une langue, par les cris des oiseaux et le mouvement des rites et de la mer. Je trouve ça extraordinaire. 

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