24/10/2011

souvenirs

La saison avance imperturbable.
En une seule nuit, le vent déchaîné comme un violeur arrache toutes les feuilles à leurs branches.

Octobre s’en va en tirant sa révérence et novembre arrive dans un roulement de souvenirs. Souvenirs, c’est le thème de trois films sur Winnipeg réalisés par Paula Kelly et le Conseil des arts du Manitoba. Ce qui se passe dans ces vidéos n’est pas dicible. Il faut regarder, s’imprégner de l’ambiance de la Winnipeg de 1950 : une ville remplie de vie, d'espoir, des rues riantes, vibrant d’enthousiasme. Aujourd’hui, ce ne sont que des souvenirs. 

Cet après-midi limpide et froid, la sonnerie du téléphone retentit. C’est Marina. – ...Winnipeg, c’est comment ? – Encore ! Encore ! cette question. C’est triste, nostalgique, les façades en ruine, les bâtiments de la Chicago of the North ont l'air en pleurs. Personne à qui raconter l'histoire de leurs années de gloire. Qui les entendre ? Maintenant que j’ai vu cette Winnipeg heureuse d’après la Seconde guerre, maintenant que je sais que cette ville a pu être intéressante une fois, je serais peut-être moins triste. Winnipeg, plus que toute autre ville au Canada, me va ; elle rime avec mélancolie, elle parle autour de mon marasme. Ses phrases sont confuses et gluantes. – Quant est-ce que tout ça va s’arrêter ? Des gens disent que Winnipeg est en train d’être ressuscitée : les Jets, l'équipe locale de hockey, est de retour après 16 ans d'absence et de périples aux États-Unis. Ce n’est plus bien grave qu’on a détruit le bâtiment historique de la fameuse institution commerciale Eaton’s pour leur faire bâtir un lieu moderne où jouer. – Ne t’en fais pas, dit une voix lointaine. Vois plutôt ce que tu peux faire de tout cela.







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire