11/06/2014

11 juin


Je me suis achetée un carnet sur lequel je note tous les souvenirs qui me viennent en mémoire. Entre ces fragments, pas de lien. Derrière ces souvenirs, ces dates, ces visages, ces lettres perdues, tout est devenue une matière infinie, sombre, dont je ne capte que quelques scintillements. Remonter le temps, retrouver le temps perdu, mais l’espace, le paysage, les façades ? Mais les quartiers des villes de mon enfance,  quartiers tenus par la bienveillance ? Démolis, défigurés ?


10/06/2014

10 juin

L'après-midi quand je marche sous la soleil, je regarde mon ombre sur le trottoir. J'ai l'impression d'être une géante maigre. Plus loin, au coin de la rue Brunswick et Bernard, il y a un grand terrain vague où des enfants jouent au hockey sur l'herbe. Chaque fois que j'entends un bruit sourd, il y en a un qui tombe. Au bout de quelques minutes, j'ouvre les yeux. Il n'y a déjà plus personne sur le terrain. 



08/06/2014

8 juin

Je sens l’appui léger de l’air sur ma peau, j’ai soif d’ouvrir les fenêtres qui me séparent du ciel, des arbres et des vastes rues. J’ai soif de voir la magie de la lumière à l’aube, de respirer les fleurs du jardin, les herbes fraîches, de toucher la terre avec mes pieds.

Nous sommes entourés de présences – maisons, arbres, plantes – qui nous rappellent l’impermanence mais aussi l’union, la proximité mais aussi la distance, le visible mais aussi l’invisible. L’ici est un tourbillon d’intensités qui nous appellent, et à travers lequel nous approchons l’inaccessible, et sommes portés au-delà de l’interface avec le monde ; au-delà de ce qui est bienveillance et violence.