23/02/2014

j'ai fait un rêve


J’ai fait un rêve. Je suis en face de la mer. Et j’ai compris quelque chose. C’est tout. Étrangement, je me suis réveillée en étant persuadée que je savais ce qui avait été compris, comme une révélation : le deuil d’une amitié idéale. Oui, j’avais tué en moi cette nuit-là ce fantasme-écran de rencontrer une amie, qui cachait le besoin un peu honteux d’une présence maternelle, douce, consolatrice – et j’avais besoin de quelqu’un d’autre, d’un transfert (sur un livre ? un texte ? ), pour en porter le deuil. Qui sait s’il ne s’agit pas d’un autre type d’amitié, celle où l’on s’invente soi-même comme amie ? L’écriture de pensées, de carnets me rassure sur le fait que je ne suis pas disparue, en témoignant de mon existence. La quête de l’amitié vient peut-être d’un doute, d’une inquiétude à l’égard de la présence de l’autre.


Bien entendu, de telles digressions ne comptent pas, mais, dans tous les cas, il s’agit de l’écriture d’un rapport aux absents. Et il m’arrive d’être submergée par la pensée des absents, des disparus, mine de rien, comme cette après-midi où je marchais dans le Parc du voyageur à Saint-Boniface, ce dernier jour du Festival (du voyageur). Les mains gelées, le nez dans une grande écharpe, j’avais la sensation presque palpable que l’hiver rude n’empêchait pas l’histoire de prendre vie, de s’animer dans les voix des enfants, dans la grandeur des statues taillées en blocs immenses de neige, ou encore, dans la musique folklorique en français qu’on entendait sous les tentes. La fête franco-manitobaine allait bon train. 
 
 
Festival du voyageur, Saint-Boniface





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