07/08/2011

du bonheur

Le bonheur n’a rien à nous dire. Contrairement à la souffrance, à la tragédie, au mal-être, il est souvent réduit à une série de clichés paradisiaques, sans intérêt. Ce livre à la main - Une certaine idée du bonheur (Sonatine, 2011), de l’américaine Rachel Kadish, que je lis en traduction française - j’ai l’impression de toucher à une question que je me pose depuis un certain temps : en vacances, quelle idée du bonheur ? Comment imaginer une journée heureuse en août ou en juillet ? Ou encore, par quel tour du destin, les gens rencontrent-ils des points de joie lorsqu’ils disposent de leur temps librement ? Quand ils sont en vacances.

Vers midi, dans le grand parc au centre de la ville, plusieurs images du bonheur se déroulaient devant mes yeux. Au moins, de l’extérieur, les protagonistes déployaient des visages de la joie, parfois en tenue festive, affichant des mouvements décontractés du corps… Grande fut ma stupéfaction à réaliser qu’en ce parc, dans un foyer un peu en retrait, une jeune femme et un jeune homme étaient en train de se marier, leur mariage étant officié là en plein air. Tout y était : les mots pointus du maire, puis félicitations, applaudissement, gâteaux, musique, et deux jeunes heureux qui descendaient les marches avec l’espoir de rester unis à vie. Soudain, le parc m’apparaissait drôlement compartimenté en cases bizarres où se mélangeaient extérieur et intérieur, espace ludique et salle officielle, lieu de retrouvailles, de partage d'amour, de possible séparation. Incongrus voisinages !  

Pas très loin, le petit lac témoignait lui aussi de moments de bonheur : parents et enfants glissaient ou se dépêchaient sur la surface de l’eau en barques à pédales. Rires, sourires, moments de plénitude enjoués. Et sur un banc, une mère ou une grand-mère penchée sur un livre ou un journal. A l’autre bout de l’allée, deux petits garçons avec un cornet de glace, tandis qu’un autre, un peu plus grand, s’affairait à courir après un ballon. Au milieu, la fontaine artésienne en forme de centaure poussait incessamment de l’eau comme s’il s’agissait de marquer un trait d’union entre tout ce qui se déroulait dans le parc. L’eau qui coulait enlisait le mouvement continu, lui donnait un brin d’éternité. Il y avait aussi les pigeons qui de temps à autre se posaient par terre à picorer vite les miettes qu’un enfant avait laissé tomber par amusement. Comment ne pas aimer ce parc, cette grande surface accueillante qui donne de la place pour tous ; pour presque tout ? Chacun y trouve une place et de la place. Partage en douceur ; de l’action ou du calme au choix.  

Pour certains, retrouver la nature en pleine ville dans un parc, c’est vivre un moment de bonheur; passager, mais palpable. Pour ceux qui ne sont pas sur la plage ou en montagnes, le parc a cette force magique de projeter dans un ailleurs. Le simulacre n’est pas loin d’être parfait : le lac entouré de sable et un jardin zoo assez grand, y font l’affaire.

Revenons : ma question du début portait sur le bonheur. De quoi est-il fait quand on a une journée à ne rien faire ? Ne rien faire revient à tout faire ; à faire tout selon son gré, son goût et ses moyens, ce qui n’est pas toujours facile (vu qu'il faut choisir). Me revient alors cette autre question : qu’est-ce que j’aime faire réellement, profondément, au fond de moi-même ? Cela, quand il n’y a pas de pression, de contrainte, ni d’emploi du temps. Stupéfaction, évidence : à force d’être cadrée, et pour longtemps, je cherche et cherche… et j’ai du mal à trouver. S’il n’y avait pas de livres, que choisir ? Promenade, amour, enfant, bavardage, café, cigarette, discothèque, fête… autant de visages du bonheur, autant de choix ; mais en quel ordre ?

Après tout, cette page n’aurait pas de sens, si elle ne me ramenait une fois de plus aux mots, à leur magie, aux livres ; et cela parce que mon idée de bonheur est liée à la littérature. En ce sens, je retrouve une certaine idée du bonheur par identification à la narratrice de Rachel Kadish :

« J’adore l’échappatoire qu’ils (les livres) offrent… J’aime la façon dont les livres entament notre ego – nous apprennent que nous ne sommes pas la première génération à être sensibles qu’ait engendrée cette planète. D’autres avant nous ont été lucides et remontés au sujet de mêmes foutus problèmes qu’on affronte encore aujourd’hui. J’aime la partie théorique – essayer de lier les livres aux idées, comme un collier dont toutes les perles seraient différentes » (p. 73).

Enfin, qui ne dirait que chaque « échappatoire » donne quelque peu le goût de la joie ? 
De la surprise au moins, bonne ou mauvaise, qu’on prend pour du bonheur ou de la nostalgie. 



3 commentaires:

  1. Bonjour, ce qui m'a fait attérir sur ton blog, c'est que je cherchais moi même pour voir la limite de sujet qu'on peut écrire sur la reine elisabeth 2. mais ca me plairait bien , si tu viens voir mon blog et me laisser des commentaires à ce sujet, nous pourrions devenir amies, et échanger des trucs de blogger, je vois que tu n'as pas beaucoup de gadget amusant sur tes pages, si ça t'interesse je pourrais te montrer comment, aussi il faut mettre le gadget membre, même si au début tu n'en as pas encore beaucoup de contact, comme moi ça fait un peu plus de 2 ans j'utilise blogger, j'ai dépassé 80 blogs, je me fais une compétition à moi-même pour voir si je peux atteinre 100 blogs sur 100 sujets, c'est quand même amusant. Merci, je souhaite que tu me répondras.

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  2. bonjour et merci de ce mot bienvenu.
    il me plairait, comme vous dites, échanger de temps à autre sur des sujets divers : lectures, art, artisanat, films. je vois que vous vous intéressez à l'artisanat. comment êtes-vous arrivée là ?

    et oui, vrai, je ne suis pas très à jour avec les gadgets blogger. on peut en parler.
    ce sont les textes, l'écriture qui m'intéresse t'emblée.

    bonnes pensées de toronto,
    adina

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  3. Merci de m'avoir répondu. En fait quand j'étais enfant à l'école on en faisait de l'artisanat,je les reprenait partiellement, dans mes moments de solitude, par des livres et des magazines. À un moment donné j'ai préféré developper mes connaissances sous formes de talents et j'ai voulu créer une boutique...j'ai pris un cours en marqueting, j'ai fait le déroulement , la marchandise et tout... mais ç'est pas très facile la vente.
    Oui tu sais, au bout d'un an j'ai appris des dizaines de trucs sur blogger, sans compter des gadgets, mais tu sais plus tu visite les blogs des autres filles, plus tu découvrira de nouveaux gadgets, en dessous es gadgets de chaque blogger il y a toujours un lien à cliquer pour te permettre de faire le tien. Suis les miens et tu vas voir que c'est ainsi. Aussi les designs de page gratuits c'est dans le haut du blog à gauche, ça t'ammène sur le site des filles gentilles qui nous font des décorations pour nos blogs, ex ''shabby background'', ''Vintage made for you'', ses filles montrent comment les intégrer à ton blog. Sans compter que Blogger offre une centaine de gadget déjà intégré à ton blog, il suffit d'aller dans ''PRÉSENTATION'' clique sur: AJOUTER UN GADGET, ET TU CHOISIS CELUI DE TA PRÉFÉRENCE, EX: commentaires... Que fais tu dans la vie, à part ça? En tout cas, c'est bien que tu parles francais. Si tu as des questions pose les moi. J'ai hâte de voir tes blogs fleurir comme ceux des autres filles.

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