05/06/2012

l'été

C’est ainsi que j’ai imaginé les mois d’été sur ce blog : raconter des images, saisir une « étincelle de temps » par une photo, comme dit Walter Benjamin, tenter de tisser l’histoire d’un espace familier ou neuf.

Partir pour un moment de Winnipeg, je l’ai souhaité souvent depuis que j’y suis arrivée en septembre dernier, et voilà que revenir ici après un mois de voyage me fait découvrir une ville nouvelle ; bonne surprise parce que je découvre des rues vertes, vives, radieuses même sous la lumière du soleil, où en ce début de juin, il fait jour jusqu’à 22 heures. Si seulement cette sensation de retrouvailles assez heureuses pouvait  durer.

Sur Toronto, où je viens de passer un mois, pas besoin de dire grand-chose parce que de toute manière, si je me mettais à en parler, je dirais plutôt du positif. Toronto est la ville que je connais le mieux au Canada, où j’ai vécu le plus longtemps (dans ce pays) ; un lieu qui compte pour moi parce qu'il m’a vu traverser un premier choc culturel, une première dépression, des années assez folles d’université, des rencontres, ruptures, expérimentations… Il y a une semaine, la vue de Toronto de la terrasse du restaurant Panoramic, au 51e étage, m'a remuée ; quelque chose comme le titre du roman de Herta Müller, La bascule du souffle. Les gratte-ciel aspiraient, attiraient, et à la fois, ces aiguilles géantes émanaient quelque chose de menaçant -- l'insaisissable de tout ce qui est plus grand que nous. 

Toronto, juin 2012

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