10/09/2012

banalisation du mal

"Banalisation du mal", c'est un gentil euphémisme pour caractériser le pamphlet provocateur de Richard Millet, Langue fantôme suivi d'Eloge littéraire d'Anders Breivik, qui vient d'être publié chez P.-G. de Roux, et qui fait couler de l'encre en France. Colère, dégoût, stupéfaction, les écrivains s'insurgent, écrivent, appellent à penser. 

Ce matin, Annie Ernaux écrit dans Le Monde

"J'ai lu le dernier pamphlet de Richard MilletLangue fantôme suivi d'Eloge littéraire d'Anders Breivik (P.-G. de Roux, 120 p., 16 €) dans un mélange croissant de colère, de dégoût et d'effroi. Celui de lire sous la plume d'un écrivain, éditeur chez Gallimard, des propos qui exsudent le mépris de l'humanité et font l'apologie de la violence au prétexte d'examiner, sous le seul angle de leur beauté littéraire, les "actes" de celui qui a tué froidement, en 2011, 77 personnes en Norvège. Des propos que je n'avais lus jusqu'ici qu'au passé, chez des écrivains des années 1930".

Le Clézio, il y a cinq jours dans Le Nouvel Obs : "La lugubre élucubration de M. Millet"

Le politicien Jean-Marc Ayrault dans Le Monde : "j'ai toujours peur de la banalisation".

Beaucoup se posent probablement ces questions aujourd'hui : quelles limites à la démocratie ? Jusqu'où va la liberté d'expression ?
Ce ne sont que les premières d'une série qui pourrait s'enchaîner...

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