11/01/2014

11 janvier


À court d’inspiration, je me tourne vers le cliché des Anglais qui semblent ne se lasser jamais de parler du temps, de la météo, des saisons… Si je reprends cet exercice, pour moi, parler du temps, raconter l’hiver à Winnipeg serait quelque chose comme une énumération de mots sur le thème du froid, mais du froid pur, véritable : froid polaire, du pole nord, de l’Arctique ; ensuite viendraient : neige, vent, tempête de poudreuse, gel, glace, glacial, glaçon… à quoi s’ajouteraient -- hibernation, lenteur, somnolence, bruissement de pneus sur le béton gelé, voitures branchées car sinon, comment démarrer ? Puis, des montagnes blanches de neige propre et sale au long des trottoirs…

Dans ce paysage, personne ne marche dehors, ou presque ; sauf un petit lièvre qui prend son temps en traversant une allée du campus. Et ces deux hommes un peu fous ou courageux, qui se battent contre le vent à vélo sur l’avenue Portage à -20 degrés. Il y a ensuite, les camionnettes, de grandes autos surtout, qui résistent au climat rude, et qui glissent lentement, on dirait prudemment, sur la Main. Un univers lunaire que j’hésiterais de mettre sur une carte postale. Le printemps sur terre paraît loin, loin.

*


Je viens d’apprendre que la jeune femme qui travaille au comptoir des prêts à la bibliothèque écrit des poèmes slam. ‘Spoken words’, I like to call them, me dit-elle. À la soirée d’hier, les couplets qu’elle a lus n’étaient pas mal du tout. J’ai trouvé certains drôles, espiègles, pleins d’esprit. Après tout, il y a aussi cette Winnipeg qui vous réserve de belles surprises.


 University of Winnipeg, January 10, 2014
                         Portage Avenue, January 10, 2014


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire