11/02/2012

vivre

Je me souviens qu’il m’avait dit qu’on peut vivre avec une certaine douceur un présent tout entouré de menaces et de laideur ; je n’oublie rien de la guerre qui balaie le monde, rien de la séparation ou de la mort, parfois j’ai cette impression que l’avenir est barré, et pourtant rien ne peut effacer la tendresse et la lumière d’un paysage réel ou imaginé ; la pensée que je découvre dans un livre, comme si j’étais envahie par un sens qui se suffit à lui-même, qui n’entre dans aucune histoire, arraché à sa propre histoire, totalement désintéressé soudain.

L’après-midi, j’écoute la radio. Les informations sont sombres. On essaie de masquer les tueries en Syrie. Je reste accablée un long moment devant cet horizon indécis, chargé. Une lumière plaisante passe par la fenêtre. J’y reconnais quelque chose du calme de la campagne malgré tout, ses clochers gris et trapus. 

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