31/03/2013

ce qui revient


Ces jours-ci, j’entends souvent des mots comme : présent, absent, achèvement, inachèvement... Comment se vivent ces états de présence, d’absence… ? Le plus difficile, me semble-t-il, n’est pas de convoquer l’absence mais de capter la présence de ceux qui sont loin ou absents.

Imaginons cette situation : on descend dans la rue. De préférence dans une grande ville, ou à l’étranger. Là où l’on ne connait personne. Où l’on est sûr de pouvoir marcher des heures sans suivre la moindre trace connue. Des passants, rien que des passants, sans histoire ni passé, sans autre ombre que celle que la lumière attache à leurs talons. Essayons de ne pas croiser les regards, ne pas scruter les visages. Évitons le jeu des ressemblances avec des gens d’un entourage connu. Ainsi on peut avoir enfin l’impression d’habiter un monde sans profondeur : une feuille de papier blanc où se découpent des silhouettes sans halo, aucun souvenir en ritournelle. Une sorte de paix du commencement. 

D’où on comprend peut-être que seuls les inconnus sont pour nous sans fantôme ; aucune mémoire ne nous attache à eux. Dès que l’on connait, dès que l’on reconnait, on a beau vouloir faire le vide, ça revient. 


l'hiver jamais parti, revient... arbres givrés le 28 mars, Maryland Street, Winnipeg


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