dans mon cahier mauve

Dans mon cahier mauve, j’inscris ces quelques lignes :

-       Impression d’être au bon endroit, au bon moment, pour la première fois peut-être…

-       En fin de compte, rien n’a vraiment d’importance.

-       Pas de résistance.

-       Tout suit son cours de manière naturelle et évidente.

-       Le printemps me donne moins le vertige qu’autrefois, qu’ailleurs.

Ici c’est moins familier, ce n’est pas familier du tout…

-       Vide inexprimable malgré mes efforts de remplir les heures.

-       Doute ? Il se peut. Oui, évidemment. 

-       Portage Avenue. Lundi dix heures du soir.

J’entends le vent qui gronde, une nuit. Mes lectures, mes études, mes efforts m’ont menée jusqu’ici, dans cette zone grise, cet entre-deux. Winnie-peg.

D’un côté, un monde perdu, et de l’autre, celui que je suis parvenue à construire non sans mal.

J’ai oublié d’où je viens, et pourtant je sais pourquoi je suis là.