11/04/2013

rêver à l'est


Depuis mon retour, j’ai recommencé à rêver. La nuit dernière, je l’ai passée dans un pays de l’Est. J’arrivais à Budapest après un long voyage en train avec des gens tristes. Le jour se levait. Dehors, il faisait bleu et froid. Le même bleu que dans le film de Sharon Alward, Rituals of Healing. Pour me réchauffer, j’ai serré mon manteau contre mon corps et j’ai mis un châle sur ma tête. Il neigeait. Un employé de la gare m’a dit quelque chose dans une langue incompréhensible. Je suis entrée dans le buffet de la gare. La serveuse, une jeune femme aux grands yeux noirs, m’a posé une question. Dans le doute, j’ai fait un signe comme si c’était un oui, et elle m’a apporté un café. Ici, je n’avais aucune raison de me sentir bien. Le froid. L’impossibilité de communiquer. La misère que j’observais aux tables voisines. Étrangère à tout ce qui m’entourait. Et pourtant, je me sentais presque heureuse. Un peu comme dans une histoire d’amour. L’amour avant les larmes. Une vie nouvelle. Intacte. 

En sortant de la gare, j’ai reconnu la rue Orban. Un homme ivre sortait de la taverne Karpatia. C’était mon père. Pas content de me voir, il m’a demandé : « Qu’est-ce que tu fais ici ? ». À ma grande surprise, je me suis entendue dire avec une voix d’enfant : « C’est jeudi, je suis venue rencontrer Larisa à la sortie du cours de ballet. Elle m’attend ».

Je me suis réveillée en pensant que l’est est comme une boîte de Pandore. Quand on l’ouvre, on constate qu’il y a toutes sortes de surprises. C’est plus effrayant qu’on ne l’aurait cru. C’est peut-être parce qu’on a transgressé quelque chose. Une porte invisible. Sans s’en apercevoir. 




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