08/08/2013

la ville sensible


La ville sensible, ce sont aussi les bruits de la ville, le vacarme, les sons, ce qui fait sa spécificité : bruits des voitures qui freinent, des bus qui partent de la station, bruits du métro, des sirènes de pompiers, des ambulances, klaxons, musiques de toutes sortes, ambiances caractéristiques d’une ville.

Une année, alors que je voulais une chambre dans un hôtel de Paris sur la Rue de Rennes, le réceptionniste m’a demandé si je voulais donnant sur l’avenue avec, ajouta-t-il, un bruit infernal, ou sur une cour intérieure très calme, ouvrant sur un mur. J’ai répondu aussitôt : « Sur l’avenue, bien sûr ». Il eut l’air surpris. « Vous aurez le bruit de la ville tout le temps dans les oreilles, répéta-t-il. – Mais c’est ce que je veux. J’ai des boules Quies, pour dormir quelques heures…si ça devient infernal. Ce que je veux c’est la ville, les lumières de la ville, le bruit de la ville, sa respiration, sa pulsation, son rythme, son timbre. Vous comprenez ? » Il ne comprenait rien, il m’a prise pour une folle et finalement, il fut content de louer une chambre dont personne ne voulait. Elle avait un grand balcon au quatrième étage. C’était l’automne, mais il ne faisait pas froid. Avec un gilet, je pouvais rester assise à ce balcon, regardant la circulation, rêvassant, imaginant la vie de nuit, cette rumeur sourde, constante, la signature sonore de Paris. 

rue de Rennes depuis Montparnasse

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