En rentrant d'une conférence par l’historienne Deborah Lipstadt sur le Holocaust
denial, j’ai gardé le manteau sur mes épaules, je me suis assise près de
la fenêtre. Le quartier industriel était là, immobile, dans la lumière rouge du
soleil couchant. Il n’y avait pas de fumée grise. J’étais là à regarder loin
vers l’horizon et j’imaginais que ma vie changerait à partir de demain.
Peut-être que je me sentirais moins mélancolique. En tout cas, différente.
Comme transformée. Une femme qui va à des conférences aux sujets graves peut se
dire : « Tout est normal. Je vis dans une ville de culture. Il y a
encore de l’espoir. C’est une nouvelle vie qui commence ».
Bientôt, je n’aurai plus peur de
recevoir des appels qui m’annoncent qu’une amie d'Europe a une tumeur du cerveau, je
serai bien contente de ne pas avoir à envoyer des fleurs par internet à
l’hôpital. Je ferai des voyages sereinement, j’irai au marché aux fleurs
prendre des bouquets pour des anniversaires heureux, je marcherai dans des rues
anciennes, étroites, en pente. Et surtout, je marcherai la tête haute.
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