13/04/2013

changer


Il y a quelque chose de changé. C’est peut-être moi. À force de porter des vêtements achetés à Winnipeg, quelque chose de la ville est passé d’elle à moi.

Je recommence à rêver les yeux ouverts. Les souvenirs s’usent et bientôt seront effacés. Les souvenirs s’en vont et l’espoir s’en vient. Oui, il est possible de rêver.

Je vais à la bibliothèque, consulte des livres de voyage. Je vais à Budapest, Prague, Vienne, Cluj. Mais je ne vais pas à Sophia. Et pourquoi pas par la Russie ? Visiter les palais des tzars. Traverser des frontières. Marcher ailleurs qu’ici, autour de l’avenue Portage, parmi les ruines d’un quartier qui était un noyau de criminalité il y a une dizaine d’années. Ici il n’y a pas eu de guerre. Ici, la guerre est à l’intérieur des Autochtones qui ont mal vécu. Mais bien que blessés, on peut survivre à la guerre. Et rentrer chez soi. Se regarder dans un miroir et se dire qu’un peu plus loin, toujours sur l’avenue Portage, à l’autre bout du quartier dévasté, il y a l’Opéra du Manitoba, et la salle de spectacles Centennial Hall. Une certaine forme de beauté, et la promesse de soirées culturelles. Aida, l’autre soir était pas mal, non ? Se regarder dans un miroir donc, et se reconnaître dans cette femme de Winnipeg qui tient votre regard sans baisser les yeux. 

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