09/05/2010

king Tut


L’exposition “The Golden King and the Great Pharos” à AGO (Art Gallery of Ontario) de Toronto devait fermer ses portes à la fin avril, mais elle restera encore ouverte jusqu’au 21 mai. “King Tut still pulls the public in, but not quite like 1979”, titrait le Globe and Mail. L’expo continue d’attirer des milliers de gens, les statistiques parlent de 400.000 visiteurs, pourtant moins que les 600.000 qui avaient visité la première exposition de Toronto en 1979.

King's Tut Statue

Qu’est-ce qui allait m’attendre derrière le grand portail où la visite commence ? Déjà, sur un grand écran, on projetait un documentaire sur l’Égypte Antique, et soudain, les portes s’ouvrirènt sur les pyramides, le sable à perte de vue, la ligne de l’horizon rougeâtre. Le simulacre était presque parfait. Il y avait de tout pour faire croire qu’on marchait dans la Vallée des Rois, qu’on remontait le fil du temps et du Nil, pour être ailleurs. Les lumières artificielles elles-mêmes rendaient quelque chose du soleil oriental. Un site de trompe l’oeil, mais vraisemblable malgré tout.

Je crois avoir saisi la poétique de cet espace, une sorte de palimpseste d’images, d’objets, de bribes d’histoire et de vie quotidienne d’une époque avant notre ère. Je suis à la recherche de symboles de l’Antiquité mais à la fois, touchée d’un air de reconnaissance à la vue de ces bijoux, d’une chaise ou d’une paire de sandalettes, tellement modernes. “Le territoire” de l’exposition m’apparaît comme un seuil entre deux mondes : ancien et moderne, lointain et proche, une moisaïque mystérieuse et enivrante. J’imagine une biographie pour chaque statue devant laquelle je m’arrête, j’en ai des dizaines, petits fragments de vie, éclats fugitifs d’existence, itinéraires, parcours de combatants, à commencer avec celle de King Tut qui tisse autour d’elle un immense patchwork.

Tutankhamen, souvent abrégé King Tut, un pharaon égyptien de la 18e dynastie tardive en Égypte, dont on croit qu’il avait vécu au 14e siècle avant notre ère, mourut mystérieusement à l’âge de 18 ou 19 ans. Sa tombe, découverte en 1922 par l’archéologue britannique Howard Carter, représente depuis la mémoire vivante d’une partie intéressante de l’histoire antique.


Art Gallery of Toronto (AGO)

Visiter cette expo donne à penser à la transmission de la mémoire, aux traces qu’une culture et civilisation inscrivent sur le vaste parchemin du temps et de l’histoire.

Être là, parmi ces visiteurs de AGO, toucher des yeux l’univers de King Tut a fait vibrer en moi l’espoir ému que l’art demeure preuve vivante d’une existence, topographie intime et sociale. L’art, tel les livres, fait parler, penser et maintient le devenir 
vif de nos vies… dans leurs fragments même. 

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