28/03/2011

oda jaune, peintre


La peinture d’Oda Jaune - née à Sofia en 1979 et qui vit à Paris depuis 2008 - par son jeu de lumières et ses textures, exprime un raffinement sensuel saisissant. S’y révèle un aspect de nous-mêmes qui nous demeure nécessairement inaccessible : notre chair. L’artiste nous confronte à cette part cachée du corps, qui fascine et repousse en même temps, et semble nous dire que là aussi se trouve l’humain. Sa vision double, tiraillante, entre le dedans et le dehors, entre l’âme et le corps, est déstabilisante. Oda Jaune nous confronte à l'expérience singulière que produit la rencontre – non pas avec le visage d’autrui, au sens où l’entend Levinas, mais avec le corps organique. Il s’agit chez elle du revers du corps, que l’humain ne prend guère en considération que lorsqu’il est confronté à la maladie, à la déchéance et à la mort. Mais au contraire d’une esthétique du dégoût, Oda Jaune enveloppe la monstruosité d’une curieuse tendresse et,  en nous donnant à voir nos limites, nous met à l’épreuve. 


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