09/07/2011

9 Tours

Aujourd’hui marque la fin de la première semaine depuis que je suis avec des étudiants à Tours. Je viens d’apprendre pourquoi c’est un tournant : c’est après une semaine dans une ville nouvelle que chacun semble devenir « indépendant ». Cela veut dire qu’il ou elle commence à découvrir la ville sereinement – il y a tout lieu de l’espérer ; garçon ou fille, elle ou il prend l’habitude d’utiliser le français, part et revient sans panique.

C’est incroyable. Aussi incroyable que les premiers jours, cette aventure faisait peur à certains.

J’ai envie de réfléchir ici sur le native-foreign problem ; être d’ici ou d’ailleurs, parler français comme les Français ou avec accent… Le moment est tout indiqué pour le faire ; il me semble que si j’essaie d’y voir un peu plus clair, c’est pendant que je suis en France – donc, pas au Canada – que j’y arriverai.

Je le vois partout le native-foreign problem. Chaque fois que j’ouvre la bouche, je suis consciente d’appeler quelque chose de simple et banal : mon étrangeté, mon allure étrange, et la naissance conséquente d’une confusion sur « d’où je viens ». On continue de me parler en français et on part sur un discours positif sur le Canada, beau pays généreux accueillant chaleureux ; ou autre fois, on me prend pour une américaine ou russe ou allemande ou autre, et on se met à parler en anglais. A suivre !

Ceci sera donc mon sujet de réflexion. Journal de bord sur Tours, les Tourangeaux, la langue… – tant que je suis dans  la Touraine où dit-on se parle le français le plus pur – mais réflexion aussi sur « qui on est », sur l’identité, sur le pays natal et le pays de choix ; sur le pays rêvé, fantasmé – à savoir la France – et les liens possibles et impossibles entre toutes ces choses.

A vrai dire, il y a plusieurs manières distinctes de concevoir l’identité… la langue, le corps, le visage, les codes culturels, les goûts, les habitudes…
Les étudiants canadiens, asiatiques, indiens, sud américains... auront leurs histoires à ajouter à cette question.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire