08/12/2011

un peu de Paris et d'ailleurs

De plus en plus, j’ai l’impression que l’image de Paris que je vois dans une exposition me fait regarder la ville autrement. Cet après-midi, l’exposition Sempé, un peu de Paris et d’ailleurs à l’Hôtel de Ville, m’a fait plaisir, parce que pour la première fois je découvrais un Sempé peintre de grands tableaux en aquarelle de Paris. Je suis sortie avec un sourire en me disant que ce qui est touchant chez cet artiste c’est son regard qui n’est jamais méchant ; il représente le banal et l’extraordinaire de la vie et nous rappelle que chaque événement, petit ou grand, peut avoir son importance. Sempé donne expression aux lieux connus de Paris et aux rues obscures, il passe par des thèmes universels comme le couple, les musiciens, le théâtre, les vacances, les voyages.. et fait des aquarelles de New York, parmi lesquelles certaines sont devenues des couvertures célèbres de New Yorker.

Les gens faisaient la queue pour entrer voir l'exposition. L’air doux de la journée et peut-être une sorte de nostalgie pour les plus âgés, leur avaient donné envie de rester. Au fond, me disais-je, les dessins de Sempé relient parents et enfants, car depuis 1950, l'imaginaire de cet artiste séduit un public de tous les âges, et pas seulement français. Les étudiants de Winnipeg auront-ils entendu parler de Sempé ? On verra…

Si la Tour Eiffel ou Le Café de Flore ont une aura poétique dans les dessins de Sempé, en « réalité », ils n’ont pas moins de charme, surtout en décembre, quand les lumières et les décorations donnent un air féerique à la ville. Chaque vitrine, chaque façade semble raconter une histoire. Il y a de la poésie qui flotte dans l’air, sans savoir si c’est la poésie des rues ou des passants ; ou bien, en passant le long des rues, je me fais l'illusion d'inventer une poésie. Me reviennent dans la mémoire ces mots d’Élie Wiesel dans son dernier livre, Cœur ouvert : « le corps n’est pas éternel… mais la mémoire lui survivra ». Je m'imagine soudain en janvier dans l'hiver froid de Winnipeg : le corps sera alors loin de ces rues, mais dans la mémoire, elles seront vives.

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