03/12/2011

épisodes

On est mal sur une table ronde, les coudes ne se reposent pas et on ne peut pas les appuyer pour se reposer d’écrire, et quand on écrit ils sont dans le vide et si on ne s’aperçoit pas tout de suite, on se dit : « Je ne sais pas ce que j’ai, je suis fatiguée ». Et c’est à cause des coudes qui ne se reposent pas sur la table.

Et elle ajoute invariablement :
-       J’aime pas les macaronis.
Cette phrase, en apparence bénigne, gratuite, est destinée à son beau-fils qui est italien.
-       Faudrait voir ce que tu as à me reprocher, dit la fille.

« Nous ne lisons pas pour augmenter nos expériences, mais pour nous augmenter nous-mêmes, notait Walter Benjamin dans Enfance. Les enfants, eux tout particulièrement et tout le temps, lisent ainsi : en incorporant, non en s'identifiant. Leur lecture est dans un rapport très intime bien moins avec leur culture et leur connaissance du monde qu'avec leur croissance et leur puissance ». L’enfant se nourrit du livre pour grandir, l’adulte, par la lecture, s’identifie à un autre monde, « réel » ou fictionnel, mais la conséquence la plus saisissante de la rencontre avec le livre est le « grandissement » ; cette expansion du corps et de l’esprit. A la suite de ces mots, il est évident que les nourritures terrestres sont le complément parfait des nourritures spirituelles. 


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